Après une période de récession des opérations de vente et d’achat de pharmacies en France entre 2009 et 2015 et une chute des prix des officines, le marché est, aujourd’hui, de nouveau attractif.
Avec le vieillissement de la profession, et par conséquent un taux élevé de départ à la retraite à venir, associé à un renouvellement assuré par l’arrivée de jeunes diplômés cherchant à s’installer, de réelles opportunités existent pour tout pharmacien titulaire qui souhaite acheter ou vendre son officine de pharmacie.
Vous avez pour projet de vous installer, de changer d’officine ou encore d’en acquérir une nouvelle dans le cadre du développement de votre activité, et vous vous posez de nombreuses questions : quelles sont les démarches à effectuer, que faut-il savoir lorsque l’on achète sa première pharmacie, faut-il acheter les murs, le fonds de commerce ou privilégier le rachat de parts, etc.
Nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir sur comment acheter ou vendre sa pharmacie.
Primo-installation, que faut-il savoir à ses débuts ?
Vous venez de terminer vos études pharmaceutiques, ou vous souhaitez lancer votre propre affaire après plusieurs années de salariat, et vous êtes à la recherche de votre première officine. Bien que votre projet vous tienne à coeur, le doute s’installe et vous hésitez : est-ce le bon moment pour investir, comment faire le bon choix, quels sont les différents financements possibles, etc.
Même si une primo-installation est plus difficile aujourd’hui que par le passé, elle n’en est pas pour autant impossible, il ne faut pas se laisser décourager devant l’ampleur de la tâche. Prenez le temps de monter votre projet et d’étudier les points clés pour acheter sa première pharmacie : étude du marché local, analyse des annonces et des prix de vente des pharmacies de votre secteur, élaboration du business plan, constitution de votre apport personnel, etc.
Au-delà de l’aspect financier, vous aurez à faire face à un ensemble de démarches juridiques et administratives, comme le choix du statut d’entreprise (entreprise individuelle, SEL, SARL, SAS, etc.). Le statut n’est pas à prendre à la légère, il aura une incidence directe sur le taux de vos charges sociales ou encore votre mode d’imposition en fin d’exercice.
Toujours est-il qu’il vous faudra demeurer patient, persévérant et vous entourer de professionnels (comptable, cabinet-conseil, spécialiste du droit, etc.) pour vous aider et vous conseiller durant toutes les étapes de votre première installation.
Acheter une pharmacie, comment faire ?
Acheter une officine pharmaceutique représente un investissement considérable et il est tout à fait normal que le doute et l’angoisse vous assaillent. Pour mener à bien votre projet, tout en limitant les mauvaises surprises et autres déconvenues, réflexion, organisation, anticipation et patience en sont les maîtres mots :
- réflexion sur le type et la taille de pharmacie à acheter, mais aussi sur sa localisation (en centre commercial ou en centre-ville par exemple), la clientèle visée, le potentiel de développement du quartier, etc. ;
- organisation de l’ensemble des démarches juridiques, financières et administratives au moment opportun ;
- anticipation des procédures, des délais et des échéances, mais également de l’ensemble des coûts et frais cachés à engager. Vous devez être prêt pour vous lancer dès que l’opportunité que vous attendiez s’offrira à vous ;
- patience dans la recherche de votre future officine et son acquisition. Trouver la pharmacie correspondant à votre projet peut demander du temps, d’autant plus si l’offre est faible, les délais sont de l’ordre de 12 ou 24 mois.
Acheter une pharmacie requière un ensemble de compétences et de savoirs spécifiques, des professionnels de la transaction d’officines sont à votre disposition pour vous aider dans votre projet et vous conseiller sur les points clés à l’achat d’une pharmacie.
Faut-il acheter les murs d’une pharmacie ?
L’acquisition des murs d’une officine de pharmacie pour en devenir propriétaire et ainsi se libérer du paiement d’un loyer est une stratégie d’investissement sur le long terme.
Outre le fait de ne pas être engagé juridiquement dans un bail, cette acquisition peut devenir une source de revenus complémentaires grâce à la location des murs commerciaux en cours de carrière ou à la cession de l’officine lors du départ à la retraite.
Il ne va pas sans dire qu’un tel projet immobilier a un coût financier plus élevé, il faut en compter en moyenne une dizaine d’années d’amortissement. De manière générale, rares sont les primo-accédants qui se lancent dans cette aventure, l’engagement financier étant trop lourd à supporter lors d’une première installation. L’achat des murs d’une officine est davantage réservé aux pharmaciens expérimentés dont l’ancienneté est un véritable atout pour une vision plus globale du projet.
Pour finir, si vous choisissez de devenir propriétaire des murs de votre officine, il vous faudra convenir de la forme juridique la plus en adéquation avec votre projet : en acquisition directe ou en SCI, Société Civile Immobilière.
Comment reprendre une pharmacie et son équipe ?
Le rachat d’une officine de pharmacie ne s’improvise pas et doit respecter les règles de la législation juridique et du droit social : dépôt d’une demande d’avis préalable auprès de l’Agence Régionale de Santé, l’ARS (après consultation du préfet, de l’ordre national des pharmaciens et des syndicats de la profession), déclaration au Conseil Régional de l’Ordre des pharmaciens, choix du statut (entreprise individuelle ou société), etc.
Ainsi, reprendre une pharmacie et son équipe nécessite de la rigueur ainsi que de la souplesse. D’un point de vue humain, la cession doit se faire en douceur et les changements doivent être progressifs. Il ne s’agit pas de bousculer les habitudes et les méthodes de travail ancrées depuis longtemps, au risque de générer de la peur et la résistance de l’équipe en place. Pour tirer le meilleur potentiel possible de ses nouveaux salariés et développer davantage le chiffre d’affaires de son officine, l’acquéreur se doit de prendre le temps d’apprendre à connaitre ses collaborateurs.
A l’instar de toute entreprise, une bonne communication est la clé de la bonne mise en oeuvre du projet d’entreprise. Le nouveau propriétaire doit mettre en place une véritable stratégie de conduite du changement.
Quels sont les aspects financiers pour l’achat d’une pharmacie ?
Une pharmacie ne rentre pas dans le cadre d’une société classique dans le sens où son activité pharmaceutique est strictement réglementée, déconnectée de l’activité économique et qu’elle ne dépend pas du pouvoir d’achat de sa clientèle. Cependant, l’achat d’une officine ne déroge pas aux étapes incontournables de l’acquisition d’une entreprise.
Les aspects financiers de l’achat d’une pharmacie, qu’il s’agisse de son fonds de commerce ou de parts sociales, se retrouvent essentiellement dans le plan de financement et le compte d’exploitation prévisionnel, au regard de l’incidence de la fiscalité.
- Le plan de financement correspond à l’ensemble des besoins à l’installation (mobilier, matériel informatique, travaux d’aménagement, fonds de roulement, etc.). Ce budget d’achat sert à déterminer le montant du crédit bancaire nécessaire en complément de l’apport personnel de l’acquéreur.
- Le compte d’exploitation prévisionnel, ou budget de fonctionnement intègre toutes les dépenses nécessaires et liées à l’activité, appelées les frais généraux : loyer, salaire, cotisations, remboursement du crédit, assurance, etc.
- La fiscalité a une incidence directe sur le poids de l’emprunt et la capacité de remboursement notamment par les économies d’impôts induites par un financement à crédit (amortissement fiscal, déduction d’impôts comme les intérêts, etc.).
Comment bien choisir la localisation de sa pharmacie
Toute personne qui souhaite acheter une pharmacie se trouve confrontée à de nombreuses questions, dont la sempiternelle « dans quelle ville acheter sa pharmacie ?« . Et ce fait est d’autant plus vrai dans le contexte actuel.
Bien que le marché de la transaction d’officines en France soit aujourd’hui favorable à l’achat et la vente d’un fonds de commerce ou de parts, il a cependant subi une mutation en lien avec les dernières réformes de santé et du financement de la Sécurité sociale : baisse du prix des médicaments, nouveaux taux de marge, nouvelle réglementation des pharmaciens, baisse du prix des honoraires, etc.
Loin de freiner l’ardeur des acheteurs qui souhaitent s’installer à leur compte, ces derniers raisonnent désormais selon des critères de rentabilité d’une officine selon l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation). En d’autres termes, sur les capacités de remboursement et de rémunération issues de l’activité.
La valeur économique d’une pharmacie se détermine en premier lieu par sa capacité de volume (et par conséquent de sa taille). Mais, les dernières études réalisées mettent en exergue les disparités du marché et notamment des prix de vente selon la localisation géographique.
La Bretagne ou la Corse, par exemple, affichent des prix de vente plus élevés que sur le reste du territoire, plus de 80 % du chiffre d’affaires hors taxes, contre 68 % à Paris. Cependant, si nous nous intéressons exclusivement à la rentabilité des officines, la situation à Paris s’inverse, avec un prix de vente à hauteur de 6,8 fois l’EBE, soit un des multiples les plus élevés en France.
Déterminer le bon emplacement pour son activité pharmaceutique n’est pas si simple qu’il y parait et doit faire l’objet d’une réflexion poussée, et parfois de quelques compromis au regard des possibilités de financement.
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